je reste seule devant la mer, livrée aux vagues déchaînées
le coeur dessiné à l'envers : je ne pense qu'à être aimée.

les rafales de vent déchirent mon visage et puis mon corps
regard à l'horizon, je guette ton image dans le décor

les goélands qui s'interpellent, jetant leur cri dans l'ouragan,
brisent mes pensées et leurs ailes s'effondrent aux voix de l'océan

l'écume des jours qui s'effacent, laissant la rage au bord des flots,
sans répit, sur la grève basse, m'éclabousse de leurs échos

la bourrasque se fait géante, s'insinue dans mes entrailles
la plainte se fait vacillante, submerge toutes les murailles

délivrée des chaînes serviles que le destin lie à ma vie
j'invente le bonheur fragile qui m'entraîne vers l'infini

dans les doigts du vent qui se glisse dans chaque grain de sable blanc
j'invente le plus doux supplice : ployer sous le joug d'un amant...

vague de vagues, je divague, lame étendue vague à l'âme
tandis que l'ouragan dit "vagues", je lui donne toutes mes larmes